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Je ferais bien le chemin de compostelle !


Lancer dans la conversation : '-Je ferais bien le chemin de Compostelle…" et s'entendre répondre, avec autant de désinvolture : "- Pourquoi pas…"

Au départ, cela ressemble à une boutade ou un défit. Allez savoir! C'est lancé comme ça et on n'en parle plus… Laisse mûrir, comme disait un jour, notre chef de chœur, alors que nous déchiffrions un nouveau cantique qui nous paraissait inaccessible. Laisser mûrir. Laisser faire le temps.
Comme si on jetait une graine au hasard ! Qui sait ce qui peut bien en advenir… Et puis on oublie ! Tant de choses que l'on dit, que l'on suggère… Tant de fois où  on répond "pourquoi pas", comme si l'on était toujours prêt à partir, du moment que cela n'est pas tout de suite, pas encore, et qui sait, peut-être jamais…


Et puis, le temps passe. C'est sournois, le temps qui passe ! De temps à autres, il y a bien un "je partirais bien" qui s'échappe, mais comme ça. A propos de tout et de rien. De toutes façons, il y a le travail, le mien, le tien…
Un jour, on s'entend répondre : " Si tu pars, je te suis…"
Oh, là, là ! C'est que cela devient du possible.
Et puis, le fameux "- quand je serai à la retraite, je…"

Cette fois, c'est presque parti. Si, si, … il n'y a plus qu'à…

Voilà comment vous vous retrouvez devant l'inconnu. Partir, c'est OK. D'après les 'on dit', le départ doit se faire au Puy en Velay. D'accord, mais enfin il faut se renseigner. D'autant que c'est décidé, finalement, nous partirons à six. Six, c'est déjà un petit groupe… pas question de partir la fleur au fusil, les doigts dans le nez, la tête dans les étoiles… m'enfin, quand même !
Au fait, ça ressemble à quoi, ce fameux chemin.

Parce qu'il y a chemin et chemin. Du moins, c'est ce qui commence à poindre lorsqu'on lit un peu. La toile regorge de "chemins". Chacun dit la sienne, ou plutôt le sien. Prévoir, se laisser guider par le hasard, la providence ?
Réserver?
Le sac ? Léger, ah oui, léger, light ! Comme si cela avait un sens, light !  Des solutions existent et les preuves aussi…

D'abord,  que faut-il prévoir dans ce fameux sac ?

Tout le monde s'accorde à dire qu'il faut prévoir le minimum. Quand on a dit ça, on a tout dit. Pas plus de sept à huit kilos. Voyons un peu : de quoi se vêtir à peu près proprement pendant quelques semaines. Au fait combien ?  Je sens que vous allez être désagréables : 1550 km du Puy à Santiago. Une promenade de santé de 70 jours seulement. Cela mérite au moins un tee-shirt  de rechange… pour 70 jours. Sur une distance pareille, il est fort probable que le climat sera variant : les plateaux de l'Aubrac doivent êtres différents des plaines gersoises ou des sommets pyrénéens. Et que trouvera-t-on en Galice ? Suivant les saisons, les gelées de la Margeride pourraient précéder la canicule en Espagne.
Les vêtements d'hiver doivent côtoyer les vêtements d'été.
Sans faire d'excès, les kilos vont s'ajouter. Certes, il existe des sacs et des vêtements dits "light", cependant, toute médaille a son revers : il se peut que l'addition soit moins "light" que le sac. C'est une question de choix… ou de moyens.
 
En clair, on discute, on palabre, mais il n'y a encore rien dans ce sac. Un petit effort ! Que diable !
Si nous essayions : deux paires de chaussettes (par deux oui, pour éviter les ampoules et autres désagréments étant entendu que les chaussures font une ou deux pointures au-dessus de la normale. Il fallait y penser. Il faut être à l'aise, les pieds au chaud… pour ne pas les "échauffer" : à ce moment c'est trop tard et ça fait mal.
Un slip, ( soutien-gorge, ) un T-shirt, une chemise et un pantalon (ou un pantacourt et ses rallonges).
Le pyjama pour la nuit. Le duvet et un sac à viande. En France, les gîtes ont des couvertures, ce qui n'est pas le cas en Espagne, parait-il.
Une paire de sandales ou chaussures basses à l'étape ou à l'intérieur. Elles pourront servir éventuellement sur le chemin quand il fait beau et sec.
Affaires de toilette.
Serviette. Une boite avec savon pour l'hygiène ou la petite lessive. Une cordelette et des épingles à nourrice pour étendre le linge.
Couverts: cuillère, fourchette, couteau, gobelet, gamelle.  Ouvre-boîtes, décapsuleur.
Eau (1.5 à 2 litres). Pique-nique (parfois deux car il n'y a pas toujours de supermarché à proximité du chemin).
Topoguide, miam-miam-dodo…
Appareil(s) photos (et chargeur), pour celui qui veut ramener des souvenirs à partager.
Petite lampe électrique.
Mouchoirs.
Téléphone mobile ?

Heu ! Ça pèse combien ?   (Un peu) plus que prévu.

Coupe-vent ou K-Way, poncho (qui puisse couvrir le sac) à tenir à portée  de mains.
Gants. Echarpe, bonnet et chapeau (côté hiver et côté été).
Pull ou veste qui partagera son temps sur notre dos et dans le sac, suivant la météo. (Il faudra de toutes façons porter !)

Chaussures, chaussettes(2), guêtres et bâton(s). (Ce n'est pas dans le sac, mais je connais celui (celle) qui les porte !)

Et nous prévoyons les étapes en gîte, sinon il faudrait une tente… réchaud et casserole. Je vous dis ça pour vous remonter le moral… Si vous avez un âne pour porter les bagages, il peut être utile, mais faudra prévoir éventuellement le picotin, mais certainement le budget, et le van pour le retour.

Alors, c'est fait, le sac est plein. Ah, oui : la pharmacie, le cœur, le cholestérol, l'estomac, le foie… et les autres. Quelques pansements, pour les ampoules. Enfin, on se comprend, quand je dis pour, je pense contre... Vous suivez? Parce qu'en fait, je suis contre les ampoules, surtout aux pieds ! Pas vous ?
Ça y est, cette fois c'est clair ! (ouf!...)

Et tout ça dans un sac… léger !  40/45 litres. Attention, s'il est trop léger, il risque de ne pas arriver…

Moi je prendrai le mien (55/65L). Je l'avais acheté il y a seulement 6 ou 7 ans, je ne sais plus, et il n'a pratiquement pas servi. Comme neuf. Un test: il passe les 3kg à vide?  On verra bien!
 
La date du départ est prévue ? Les étapes au point: pas trop longues surtout. Les dernières randos ont montré que les kilomètres laissaient des marques, alors répétées pendant plusieurs semaines ? Il va falloir s'endurcir !

Je me souviens avoir envoyé un courriel dans le style:

Regarde bien le planning de "G.": hormis le fait qu'il ait profité de pas mal de bonnes volontés
il y a trop d'étapes supérieures à 20km
J'en avais prévu une quarantaine jusqu'à St Jean Pied de port dont plusieurs de 10 ou 15K
même si j'arrive à midi au bout de l'étape, j'en profiterai pour faire sécher mon linge
ou visiter un coin de bois ou de cailloux pour faire la sieste
Je ferai ce que je pourrai: si mon périple se termine à Lectoure, j'aurai au moins essayé.
Le Finisterre n'est pas le but de ma vie.
Je n'ai pas de pèlerinage à accomplir pour être "sauvé" de la connerie humaine.
et encore moins d'exploit à accrocher à je ne sais quel palmarès (il y en a qui ont fait Compostelle en 55 jours).


C'est pas gagné !  Personnellement, je fais un pèlerinage vers Compostelle. Pas un calvaire. J'ai entendu parler de Celui qui a vécu un calvaire, pour nous sauver:  Il nous a dit de prendre notre croix pour le suivre, ce n'est pas tout à fait la même chose. Ce n'est pas souffrir qui est important, mais avancer, pourvu que ce soit vers la bonne destination.

Et pour le moment, la destination c'est Le Puy-en-Velay - Compostelle.


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du Puy en Velay à Saint-Jacques en 75 étapes